Gouffre de l’Œil Doux : mythes et réalités
Ici, un couple de lézards ocellés bronzant sur la falaise. Là-bas, une jeune couleuvre à échelons prenant son bain avant de filer dans les hautes herbes. Et dans la paume de la main, le parfum du romarin sauvage de la garrigue, qui se mêle à celui des pins dans les narines… Mieux qu’un énième site touristique instagrammable, les beautés du gouffre de l’Œil Doux éveillent les sens, les émotions et l’imaginaire. Elles rappellent aussi ce fragile équilibre naturel que chacun se doit de préserver.
Film : 4 minutes | Temps de lecture : 6 minutes
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Communiquez sur votre marque, vos produits et vos valeurs, au début et à la fin de ce film.
Il était une fois, dans le massif de la Clape, une princesse à qui la reine des pinèdes remit un anneau magique. Celui-ci révéla ses pouvoirs après son mariage avec un beau chevalier. Mais la princesse le perdit dans les eaux vert émeraude du gouffre de l’Œil doux, durant sa nuit d’amour avec son tendre époux. Le preux chevalier plongea, tête la première, pour le récupérer. Mais il ne revint jamais. Et la princesse des jonquilles, inconsolable, se jeta à son tour dans le gouffre quelques jours après.
Plusieurs autres légendes entourent le gouffre de l’Œil Doux. Certaines racontent même que le commandant Cousteau se serait déplacé en personne pour sonder les failles reliant le site à la mer… Une chose est sûre : s’il sait inspirer les conteurs, et s’il recèle encore bien des mystères, le gouffre de l’Œil Doux est également un lieu naturel d’exception. Cela tient, d’une part, à ses propres spécificités géologiques. D’autre part, à la biodiversité qu’il abrite. Enfin, à sa localisation, puisque le littoral audois est l’un des mieux préservés en France.
Massif de la clape
L’écrin d’un joyau
Situé à quelques encablures de Fleury d’Aude et des plages de Saint-Pierre-La-Mer, le gouffre de l’Œil Doux fait partie du domaine de l’Oustalet, couvrant 540 hectares du massif de la Clape. Le Conservatoire du littoral est le propriétaire de ce domaine, dont la gestion conjointe a été confiée au Parc Naturel Régional de la Narbonnaise Méditerranée (PNRNM), à la commune de Fleury et à l’Office National des Forêts.
Le massif de la Clape a été classé en 1973. Cela a permis de le prémunir contre l’urbanisation intensive des littoraux français durant les années 70. En outre, le site est répertorié comme Espace Naturel Sensible du département de l’Aude, et intègre le réseau européen des sites Natura 2000. Leur rôle est déterminant. En effet, ils contribuent à repositionner les enjeux de biodiversité au centre de toutes les activités humaines, et notamment touristiques.
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Aude & Narbonnais
Si vous vendez ou louez par exemple du matériel de sport, faites-en la promotion dans les pages de notre magazine.
Natura 2000 : protection des espèces et de leur habitat
Camille Ferrer est chargée de mission Natura 2000 au PNRNM. Elle connaît le gouffre de l’Œil Doux comme sa poche, tout comme ceux qui l’animent. “À l’origine, le massif de la Clape était une île. Il a conservé ce caractère insulaire”, explique-t-elle. “Ainsi, il existe des espèces endémiques. Autrement dit, qu’on ne trouve nulle part ailleurs. C’est le cas, par exemple, pour la centaurée de la Clape. Il s’agit d’une fleur rose ressemblant à un chardon qui n’existe qu’ici.”
D’autres espèces venues d’ailleurs se sont installées à l’année au gouffre de l’Œil Doux, du fait du cadre de vie naturel préservé. “On compte parmi elles un couple d’aigles de Bonelli, une espèce rare, protégée en France”, rappelle Camille.
“Je participe régulièrement à des groupes de concertation afin de sauvegarder toutes ces espèces.”
Dans ce but, son équipe accompagne de A à Z les élus locaux ayant un projet favorable à la biodiversité, en s’assurant notamment de sa concordance avec les espèces présentes sur le site.
À la lumière et à la source
Le gouffre de l’Œil Doux est une curiosité géologique unique en France. Et ce, “malgré l’existence d’autres massifs karstiques, comme celui des Corbières”, souligne Camille Ferrer. “Au départ, il s’agissait en réalité d’un aquifère disposant d’un toit rocheux. Celui-ci s’est finalement effondré, sans doute pour des raisons tectoniques. En géologie, cela renvoie à un cénote. Et ce n’est pas la seule particularité intéressante du gouffre.”
En effet, sur la falaise de 38 mètres de hauteur du gouffre de l’Œil Doux serpentent des failles jusqu’en dessous du niveau de l’eau. “La mer n’est pas très loin du site. Et en profondeur, ces failles laissent passer l’eau de mer dans le gouffre. Ainsi, l’eau douce et l’eau de mer se mélangent pour former cette eau saumâtre à la couleur si particulière. Et lorsqu’il y a un coup de mer, l’indice de salinité dans l’eau du gouffre augmente.”
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Dans nos pages, partagez par exemple tout l’attrait d’une excursion en mer, ou d’un séjour à bord de votre voilier.
Gouffre de l’Œil Doux
Une expérience immersive
Des milliers de visiteurs viennent se ressourcer chaque année au gouffre de l’Œil Doux. Rien qu’en 2023, les nouveaux éco-compteurs installés aux trois entrées principales du site en ont enregistré 98 000, qu’ils soient randonneurs, vététistes, amoureux du lieu et/ou simplement curieux. “On apprend tellement en découvrant ce qu’il y a chez soi, avant d’explorer ce qu’il y a ailleurs”, confie Camille.
Pour autant, la mission de son équipe et des élus locaux prévoit aussi de sensibiliser et de responsabiliser le public, notamment quant à la protection de la faune, de la flore, et de leur habitat. “Dans ce sens, nous faisons en sorte de canaliser au maximum les visiteurs sur les sentiers balisés avec l’aide des communes et du Grand Narbonne, tout en leur expliquant pourquoi il vaut mieux arpenter ces chemins.”
Gouffre de l’Œil Doux
Les bonnes pratiques
Profitez du site tout en préservant la biodiversité
Empruntez les sentiers balisés : leur tracé a été pensé pour protéger les habitats naturels des espèces présentes sur le site.
Faites attention à ne pas glisser sur les rochers qui jonchent le sol.
Bannissez le feu pendant toute la durée de votre aventure au gouffre de l’Œil Doux. Et plus globalement, dans tout le massif de la Clape.
Laissez votre drone dans son étui si vous n’êtes pas un pilote professionnel. Le bruit qu’il produit perturbe la faune, notamment durant les périodes de reproduction.
De plus, votre engin pourrait heurter une espèce volante.
Conservez vos déchets dans le sac à dos pour les recycler une fois que vous serez rentré à la maison.
Restez éloigné des falaises, derrière les barrières en métal. Celles-ci ont été installées sur les différents points d’observation en hauteur pour votre sécurité, ainsi que pour préserver les espèces animales et florales qui nichent dans les failles rocheuses.
Ne vous baignez pas dans les eaux du gouffre et n’y plongez pas. Et ce, afin de préserver la tranquillité des espèces ainsi que votre vie.
Gouffre de l’Œil Doux : mythes et réalités
AUDE Actually | Magazine
Rencontrez Camille Ferrer et les autres membres animateurs du PNRNM à l’occasion des sorties “Nature” programmées chaque année par le département de l’Aude. Toutes les sorties organisées sont prises en charge et s’adressent au grand public. Visitez cette page pour plus d’informations.
Crédits photos :
- Gouffre de l’Œil Doux et portrait de Camille Ferrer : @audeactually
- Centaurée de la Clape : @parcnaturelnarbonnaise
- Espaces publicitaires et illustrations : @unsplash
Gouffre de l’Œil Doux : mythes et réalités
Ici, un couple de lézards ocellés bronzant sur la falaise. Là-bas, une jeune couleuvre à échelons prenant son bain avant de filer dans les hautes herbes. Et dans la paume de la main, le parfum du romarin sauvage de la garrigue, qui se mêle à celui des pins dans les narines… Mieux qu’un énième site touristique instagrammable, les beautés du gouffre de l’Œil Doux éveillent les sens, les émotions et l’imaginaire. Elles rappellent aussi ce fragile équilibre naturel que chacun se doit de préserver.
Film : 4 minutes | Temps de lecture : 6 minutes
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Il était une fois, dans le massif de la Clape, une princesse à qui la reine des pinèdes remit un anneau magique. Celui-ci révéla ses pouvoirs après son mariage avec un beau chevalier. Mais la princesse le perdit dans les eaux vert émeraude du gouffre de l’Œil Doux, durant sa nuit d’amour avec son tendre époux. Le preux chevalier plongea, tête la première, pour le récupérer. Mais il ne revint jamais. Et la princesse des jonquilles, inconsolable, se jeta à son tour dans le gouffre quelques jours après.
Plusieurs autres légendes entourent le gouffre de l’Œil Doux. Certaines racontent même que le commandant Cousteau se serait déplacé en personne pour sonder les failles reliant le site à la mer… Une chose est sûre : s’il sait inspirer les conteurs, et s’il recèle encore bien des mystères, le gouffre de l’Œil Doux est également un lieu naturel d’exception. Cela tient, d’une part, à ses propres spécificités géologiques. D’autre part, à la biodiversité qu’il abrite. Enfin, à sa localisation, puisque le littoral audois est l’un des mieux préservés en France.
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L’écrin d’un joyau
Situé à quelques encablures de Fleury d’Aude et des plages de Saint-Pierre-La-Mer, le gouffre de l’Œil Doux fait partie du domaine de l’Oustalet, couvrant 540 hectares du massif de la Clape.
Le Conservatoire du littoral est le propriétaire de ce domaine, dont la gestion conjointe a été confiée au Parc Naturel Régional de la Narbonnaise Méditerranée (PNRNM), à la commune de Fleury et à l’Office National des Forêts.
Le massif de la Clape a été classé en 1973. Cela a permis de le prémunir contre l’urbanisation intensive des littoraux français durant les années 70.
En outre, le site est répertorié comme Espace Naturel Sensible du département de l’Aude, et intègre le réseau européen des sites Natura 2000. Leur rôle est déterminant.
En effet, ils contribuent à repositionner les enjeux de biodiversité au centre de toutes les activités humaines, et notamment touristiques.
Natura 2000 : protection des espèces et de leur habitat
Camille Ferrer est chargée de mission Natura 2000 au PNRNM. Elle connaît le gouffre de l’Œil Doux comme sa poche, tout comme ceux qui l’animent. “À l’origine, le massif de la Clape était une île. Il a conservé ce caractère insulaire”, explique-t-elle. “Ainsi, il existe des espèces endémiques. Autrement dit, qu’on ne trouve nulle part ailleurs. C’est le cas, par exemple, pour la centaurée de la Clape. Il s’agit d’une fleur rose ressemblant à un chardon qui n’existe qu’ici.”
D’autres espèces venues d’ailleurs se sont installées à l’année au gouffre de l’Œil Doux, du fait du cadre de vie naturel préservé. “On compte parmi elles un couple d’aigles de Bonelli, une espèce rare, protégée en France”, rappelle Camille. “Je participe régulièrement à des groupes de concertation afin de sauvegarder toutes ces espèces.” Dans ce but, son équipe accompagne de A à Z les élus locaux ayant un projet favorable à la biodiversité, en s’assurant notamment de sa concordance avec les espèces présentes sur le site.
gouffre de l’Œil Doux
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Le gouffre de l’Œil Doux est une curiosité géologique unique en France. Et ce, “malgré l’existence d’autres massifs karstiques, comme celui des Corbières”, souligne Camille Ferrer.
“Au départ, il s’agissait en réalité d’un aquifère disposant d’un toit rocheux. Celui-ci s’est finalement effondré, sans doute pour des raisons tectoniques. En géologie, cela renvoie à un cénote. Et ce n’est pas la seule particularité intéressante du gouffre.”
En effet, sur la falaise de 38 mètres de hauteur du gouffre de l’Œil Doux serpentent des failles jusqu’en dessous du niveau de l’eau.
“La mer n’est pas très loin du site. Et en profondeur, ces failles laissent passer l’eau de mer dans le gouffre. Ainsi, l’eau douce et l’eau de mer se mélangent pour former cette eau saumâtre à la couleur si particulière. Et lorsqu’il y a un coup de mer, l’indice de salinité dans l’eau du gouffre augmente.”
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Pour autant, la mission de son équipe et des élus locaux prévoit aussi de sensibiliser et de responsabiliser le public, notamment quant à la protection de la faune, de la flore, et de leur habitat. “Dans ce sens, nous faisons en sorte de canaliser au maximum les visiteurs sur les sentiers balisés avec l’aide des communes et du Grand Narbonne, tout en leur expliquant pourquoi il vaut mieux arpenter ces chemins.”
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Faites attention à ne pas glisser sur les rochers qui jonchent le sol.
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Restez éloigné des falaises, derrière les barrières en métal. Celles-ci ont été installées sur les différents points d’observation en hauteur, d’une part, pour votre sécurité.
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Ici, un couple de lézards ocellés bronzant sur la falaise. Là-bas, une jeune couleuvre à échelons prenant son bain avant de filer dans les hautes herbes. Et dans la paume de la main, le parfum du romarin sauvage de la garrigue, qui se mêle à celui des pins dans les narines… Mieux qu’un énième site touristique instagrammable, les beautés du gouffre de l’Œil Doux éveillent les sens, les émotions et l’imaginaire. Elles rappellent aussi ce fragile équilibre naturel que chacun se doit de préserver.
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Le massif de la Clape a été classé en 1973. Cela a permis de le prémunir contre l’urbanisation intensive des littoraux français durant les années 70. En outre, le site est répertorié comme Espace Naturel Sensible du département de l’Aude, et intègre le réseau européen des sites Natura 2000. Leur rôle est déterminant. En effet, ils contribuent à repositionner les enjeux de biodiversité au centre de toutes les activités humaines, et notamment touristiques.
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Camille Ferrer est chargée de mission Natura 2000 au PNRNM. Elle connaît le gouffre de l’Œil Doux comme sa poche, tout comme ceux qui l’animent. “À l’origine, le massif de la Clape était une île. Il a conservé ce caractère insulaire”, explique-t-elle. “Ainsi, il existe des espèces endémiques. Autrement dit, qu’on ne trouve nulle part ailleurs. C’est le cas, par exemple, pour la centaurée de la Clape. Il s’agit d’une fleur rose ressemblant à un chardon qui n’existe qu’ici.”
D’autres espèces venues d’ailleurs se sont installées à l’année au gouffre de l’Œil Doux, du fait du cadre de vie naturel préservé. “On compte parmi elles un couple d’aigles de Bonelli, une espèce rare, protégée en France”, rappelle Camille. “Je participe régulièrement à des groupes de concertation afin de sauvegarder toutes ces espèces.” Dans ce but, son équipe accompagne de A à Z les élus locaux ayant un projet favorable à la biodiversité, en s’assurant notamment de sa concordance avec les espèces présentes sur le site.
À la lumière et à la source
Le gouffre de l’Œil Doux est une curiosité géologique unique en France. Et ce, “malgré l’existence d’autres massifs karstiques, comme celui des Corbières”, souligne Camille Ferrer. “Au départ, il s’agissait en réalité d’un aquifère disposant d’un toit rocheux. Celui-ci s’est finalement effondré, sans doute pour des raisons tectoniques. En géologie, cela renvoie à un cénote. Et ce n’est pas la seule particularité intéressante du gouffre.”
En effet, sur la falaise de 38 mètres de hauteur du gouffre de l’Œil Doux serpentent des failles jusqu’en dessous du niveau de l’eau. “La mer n’est pas très loin du site. Et en profondeur, ces failles laissent passer l’eau de mer dans le gouffre. Ainsi, l’eau douce et l’eau de mer se mélangent pour former cette eau saumâtre à la couleur si particulière. Et lorsqu’il y a un coup de mer, l’indice de salinité dans l’eau du gouffre augmente.”
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De plus, votre engin pourrait heurter une espèce volante.
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Restez éloigné des falaises, derrière les barrières en métal. Celles-ci ont été installées sur les différents points d’observation en hauteur, d’une part, pour votre sécurité.
D’autre part, pour préserver les espèces animales et florales qui nichent dans les failles rocheuses.
Ne vous baignez pas dans les eaux du gouffre et n’y plongez pas.
Et ce, afin de préserver la tranquillité des espèces ainsi que votre vie.
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